Faire des progrès significatifs en Afrique – Directrice régionale du PNUD pour l’Afrique, Mme Ahunna Eziakonwa
Dans cette interview, la directrice régionale du PNUD pour l'Afrique, Mme Ahunna Eziakonwa, s'entretient avec la Fondation Tony Elumelu sur l'impact et les défis du développement sur le continent.
Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Réseau des Nations Unies pour le développement mondial et la Fondation Tony Elumelu (TEF) – le principal champion de l'entrepreneuriat en Afrique – ont récemment ouvert les candidatures pour le Programme d'entrepreneuriat TEF-PNUD Mali pour former, superviser et financer 10 000 personnes. de jeunes entrepreneurs maliens sur une période de 3 ans, dans le cadre d'une intervention majeure de relance économique au Mali.
Comment cela s’inscrit-il dans l’agenda du PNUD et comment les secteurs privé et public peuvent-ils travailler de manière plus collaborative pour atteindre des objectifs durables ?
Les objectifs de développement durable ne peuvent être atteints sans tirer parti des avantages collaboratifs des secteurs privé et public. Le programme d'entrepreneuriat PNUD-TEF au Mali est une extension de la collaboration en cours entre nos deux organisations pour soutenir le développement de l'entrepreneuriat à travers le continent dans le cadre du protocole d'accord signé en 2017.
Le partenariat avec TEF est une première étape stratégique vers une collaboration plus efficace avec le secteur privé et les entités non étatiques pour autonomiser les communautés vulnérables et mal desservies dans les zones rurales et frontalières grâce au renforcement des capacités/formation, au mentorat et à l'accès à des programmes de financement innovants pour jeunes start-up prometteuses.
Semblable aux 2 précédents programmes pilotes mis en œuvre en 2019 qui ont soutenu 755 entrepreneurs de tout le continent et plus de 2 000 entrepreneurs au Sahel, le programme du Mali cherche à exploiter l'esprit entrepreneurial, créatif et innovant abondant de sa population de jeunes afin de générer des emplois productifs. opportunités pour une reprise économique plus inclusive.
Le PNUD a un large portefeuille de travaux à travers l’Afrique. Quels sont les véritables défis à relever pour parvenir au développement durable en Afrique ?
Les défis à relever pour parvenir au développement durable sont complexes et multidimensionnels. Les questions de gouvernance, d’inégalités, de paix et de sécurité, d’infrastructures, de changement climatique et bien d’autres encore constituent de sérieux obstacles à la réalisation des ODD.
Dans le cadre de l'offre stratégique renouvelée du PNUD pour l'Afrique, un large éventail de programmes, d'initiatives et d'interventions sont entrepris dans six domaines d'impact stratégique (gouvernance des ressources naturelles, emploi et autonomisation des jeunes et des femmes, transformation économique structurelle, atténuation et adaptation au changement climatique, énergie abordable et durable, et paix et sécurité). L'objectif de ce cadre est de tirer parti de la position du PNUD en tant que principal facilitateur et intégrateur de l'Afrique pour le Programme de développement durable à l'horizon 2030 et l'Agenda 2063 de l'UA. Il cherche à répondre aux défis rencontrés sur le continent en bouleversant la manière dont le PNUD pense, investit, gère et réalise, afin que les pays africains puissent agir plus rapidement et mieux que jamais pour accélérer les progrès vers les objectifs de développement durable.
Quel rôle les gouvernements africains peuvent-ils jouer sur la voie de la reprise, compte tenu notamment de l’impact économique de la pandémie de COVID-19 ?
La pandémie de coronavirus continue d’avoir de graves conséquences socio-économiques et politiques qui pourraient inverser le développement humain pour la première fois depuis 30 ans. Elle a encore davantage mis en évidence les inégalités à l’échelle mondiale et continue de frapper plus durement les économies les plus pauvres et les populations vulnérables. Il est donc de la responsabilité des gouvernements, soutenus par les organisations de développement, le secteur privé et la société civile, de répondre efficacement aux chocs provoqués par la pandémie et de garantir une reprise efficace.
Le Secrétaire général de l'ONU a lancé un fonds mondial de réponse humanitaire de 1,4 à 2 milliards de dollars pour les pays les plus vulnérables, dont de nombreux pays d'Afrique. Le PNUD joue un rôle technique de premier plan dans le cadre socio-économique des Nations Unies pour le relèvement post-pandémique. Ce soutien garantit que les gouvernements disposent de capacités et de ressources supplémentaires pour collecter efficacement des données, évaluer les trajectoires et l’impact du COVID-19, et concevoir des réponses politiques et programmatiques intégrées, efficaces et durables.
On ne saurait trop insister sur la nécessité pour les jeunes d’être présents et tout aussi actifs là où les décisions sont prises. Comment garantir que ce soit le cas dans tous les secteurs ?
L’inclusion des jeunes dans les processus de prise de décision et dans le leadership reste essentielle au développement durable. En Afrique, les jeunes constituent plus de 60% de la population. Il a été démontré que priver cette majorité de ses droits avait des conséquences désastreuses à long terme. Veiller à ce que l’inclusion des jeunes soit intégrée dans tous les domaines de développement nécessite une combinaison et une mise en œuvre de politiques, de programmes et de partenariats efficaces.
Le PNUD adopte une approche innovante pour relever les défis de l’inclusion des jeunes. Nos engagements garantissent un engagement civique significatif, l'inclusion des jeunes dans les processus de prise de décision et le renforcement des interventions menées par les jeunes pour la prévention des conflits, la réconciliation et l'action climatique. Travailler avec des partenaires gouvernementaux et non étatiques tels que le TEF nous permet d’exécuter un effort catalytique amélioré et un impact à grande échelle.
À quoi ressemblerait le succès en matière de développement de la jeunesse et d’entrepreneuriat sur le continent ?
Je définirais le développement réussi des jeunes et l’entrepreneuriat comme un accès égal aux opportunités et aux ressources socio-économiques pour les jeunes dans un environnement propice et favorable. Cela comprend des cadres politiques et réglementaires favorables, un accès égal à l'entrepreneuriat et aux opportunités d'emploi, des ressources de développement (telles que des informations/connaissances, des financements et des outils technologiques), une représentation des jeunes dans les processus de leadership et de prise de décision, un fort engagement civique des jeunes, et de nombreux plus. L'approche globale du PNUD consiste à garantir la participation des jeunes en tant qu'agents actifs du changement plutôt que bénéficiaires passifs de l'aide au développement.
Comment le partenariat avec la Fondation Tony Elumelu s’aligne-t-il sur l’objectif d’autonomisation des jeunes Africains ?
Le partenariat du PNUD avec le TEF s’est renforcé mutuellement dans les efforts visant à autonomiser les jeunes Africains. En donnant la priorité à l'autonomisation des jeunes comme domaine d'intervention clé, les deux organisations collaborent efficacement à la promotion et à la mise en œuvre de projets sur le développement de l'entrepreneuriat, les services de développement des entreprises (BDS), l'innovation, le développement technologique, ainsi qu'à la promotion des réseaux et des liens avec le marché. La collaboration vise à renforcer les partenariats avec des acteurs étatiques et non étatiques, à impliquer des entreprises du secteur privé et à développer conjointement des structures de suivi et d'évaluation systématiques.
Le programme d'entrepreneuriat avec le TEF complète en outre d'autres initiatives de développement de la jeunesse du PNUD telles que YouthConnekt et le Programme pour la jeunesse du Sahel.