Rencontrez Caroline Denekombaye, bénéficiaire du programme d'entrepreneuriat TEFxUNDP
Sur moi
Je m'appelle Caroline Denekombaye, je suis couturière mais je suis malentendante.
Ma motivation
En plus des défis liés à la survie dans une société construite pour les personnes malentendantes, les personnes sourdes doivent également faire face à la stigmatisation que la société leur impose. Les opportunités d'emploi qui s'offrent à eux sont assez limitées, même si certains d'entre eux sont plutôt intelligents et qualifiés. Je décide alors de mettre mes compétences au service de la formation de filles et de femmes sourdes afin qu'elles aient les ressources financières nécessaires pour prendre en main leur vie et leur permettre de contribuer à la société au lieu de dépendre des autres.
Cette initiative est la première du genre dans ma localité.
Les défis auxquels je suis confronté
Le principal défi pour nous, femmes sourdes, est celui de la communication : très souvent, les gens comme nous sont mal intégrés dans la société. Cela signifie que nous ne participons pas aux conversations, aux considérations ou même à la prise de décision dans aucune sphère de la société. Si la loi tchadienne nous garantit des droits comme les autres citoyens, dans la pratique, ces droits ne sont pas protégés.
Ma rencontre TEFxUNDP
J'ai entendu parler de la Fondation Tony Elumelu en août 2019 lorsqu'un partenaire technique des organisations de sourds de Moundou (ma commune) nous a présenté le programme d'entrepreneuriat des jeunes TEF-PNUD et nous a expliqué son fonctionnement. Au début, j'avais peur de ne pas être pris en considération, mais j'ai finalement postulé.
Que fera le capital d’amorçage pour mon entreprise ?
- Je louerai un espace pour la formation
- Recruter un nombre raisonnable de femmes jeunes et sourdes (principalement rurales)
- Je vais recruter 2 formateurs
- Acheter du matériel de formation : machines, tissus et accessoires
- Établir les programmes (agenda et durée) et déployer les formations
- Prendre en charge une partie des frais d’hébergement et d’alimentation des stagiaires
- Equiper et réintégrer les formés dans leurs localités
Comment j'ai l'intention d'avoir un impact sur les autres autour de moi
Une fois formées et réinstallées dans leurs localités, ces jeunes femmes peuvent avoir des emplois ou des entreprises convenables : coudre des uniformes scolaires, travailler avec des mouvements religieux, des organisations communautaires de base, etc. Les habitants de ces localités n'auront plus à parcourir de longues distances pour se rendre dans les townships. afin de faire confectionner leurs vêtements. Cela permet d'économiser du temps, de l'énergie et de l'argent pour faire d'autres choses utiles.